Anyone who lives within their means suffers from a lack of imagination.

Oscar Wilde

mercredi 31 octobre 2012

Irish folly in the City of Light

Jim Yates, auteur de 'Oh Père Lachaise', s'insurge à juste raison contre l'attentat anticulturel, que constitue l'accumulation de barrières,  de fer comme de verre, autour de la tombe d'Oscar Wilde. Voici l'intégralité de la lettre qu'il a envoyée à des  journaux irlandais qui ont repris ses arguments comme the independant

Author Jim Yates, "Oh Père Lachaise", refuses to accept the hideous mess taking place around Wilde's tomb. Here is the complete letter he  sent to some irish newspapers. The independant recently published large part of his letter

Dear Editor,
The other week I was in Paris conducting guided tours of Père Lachaise connected with my novel and my first visit there since the barrier around Oscar’s tomb had been erected. It was a shock to see what the Irish State through the Office of Public Works and Oscar’s grandson, Merlin Holland has done to poor Oscar’s resting place. I warned at the time it would end up a shambles and it sure has. However bad it got with the lipstick traces at least it wasn’t vulgar and that is exactly what it is now - a monument to a lack of artistic taste by the Irish State that unfortunately doesn’t know the meaning of aesthetics – to them it’s probably a contagious medical condition rather than the appreciation of beauty, art and taste. Beauty unfortunately is always lost on those who look but cannot see.
Merlin Holland who is guardian of Oscar’s legacy has a lot to account for, as he was the one who suggested to the Irish government this foray on the City of Light. He of all people knows the history of Oscar’s incarceration in Reading Gaol and the effect it had on him so to have Oscar imprisoned again in this manner is an insult to his memory. I couldn’t repeat the verbal reaction of my guests on the tour as we stood and looked at the result of state vandalism of an iconic site and if Oscar was able to comment I’d say he’d have some choice words to say about it too.
Visitors are unable to read Oscar’s name through the barrier, even if they first can get past the outer steal barrier that surrounds it. At the back of the tomb there is an inscription about the life of Oscar and lines from the Ballad of Reading Gaol. These can no longer be read because of the filth of the barrier. What fool would wish for a poet’s words not to be read?
And what of the cost of this foolishness – who has paid for it... guess...the poor ordinary put-upon taxpayers of Ireland. It was money badly spent by an irresponsible Minister of State. Let Public Works Minister Brian Hayes publish the accounts of the entire expenditure of his Parisian adventure and see if he can justify the states involvement in this anti-cultural assault.
Ireland does not deserve to have Oscar Wilde as one of her sons as once more he is insulted by his own. The Parisians are not happy that State vandals from Ireland descended on their beautiful graveyard and desecrated it. Paris is a place of beauty and that’s how it should remain. Let the Irish government pay for the clear up of this folly, apologise to the Parisians and take themselves as far away from the City of Light as possible.
Oscar’s words that can’t be read because of the barrier are apt for this act of folly and resonate as loudly now as they did when first written: “And alien tears will fill for him pity's long broken urn. For his mourners will all be outcast men, and outcasts always mourn.”
Yours faithfully
Jim Yates

A l'attention du rédacteur en chef
Il y a quelques jours, j'étais à Paris, au Père Lachaise, où j'organisais des visites guidées en lien avec   mon roman  (Oh Père Lachaise). C'était la première fois que je revenais sur la tombe d'Oscar Wilde depuis la mise en place de la barrière de verre. Ce fut un véritable choc de voir ce que l'Irlande, par l'entremise  du ministère  des travaux publics, et   Merlin Holland, le petit fils de Wilde, ont fait  subir à la dernière demeure du pauvre Oscar. J'avais élevé la voix, dès les débuts du projet, pour prévenir que cette entreprise tournerait en une désastreuse pagaille ; de fait c'est un désastre.
Les traces de rouge à lèvres n'étaient pas une bonne chose, certes, mais au moins le résultat n'était pas vulgaire.  Ce que nous voyons à présent est un monument de vulgarité qui porte haut l'absence d'appréciation esthétique de l'Irlande. L’esthétisme,  pour les responsables de ce gâchis, doit plus s'apparenter à une maladie mentale contagieuse qu'à une appréciation de la beauté et du goût. Malheureusement,  le sens de la Beauté est toujours perdu pour ceux qui regardent sans voir.
Merlin Holland, qui est le gardien de l'héritage d'Oscar, est pour beaucoup dans cette triste affaire car c'est lui qui a suggéré au gouvernement irlandais cette incursion dans la Ville Lumière. Il est mieux placé que quiconque pour connaitre l'histoire de l'incarcération d'Oscar à la prison de Reading et des souffrances dévastatrices qu'il y a endurées. Le voir à nouveau cerné de barreaux est une insulte à sa mémoire.  Je ne peux répéter les mots des personnes qui m'accompagnaient alors que nous contemplions le résultat de ce vandalisme d'Etat à l'encontre d'un site iconique. Si Oscar pouvait s'exprimer, je suis sûr que lui aussi aurait beaucoup à  dire et qu'il trouverait des mots choisis.
Les visiteurs ne peuvent pas lire son nom, même s'ils arrivent à franchir la première ligne de barrières. A l'arrière de la tombe, il y a une inscription sur la vie de Wilde ainsi que quelques lignes de la ballade de la geôle de Reading. La saleté de la barrière de verre  rend  ces dernières illisibles. Quel idiot voudrait que les mots d'un poète soient  illisibles ?
Et qui paye pour cette stupidité ? Devinez ...les pauvres contribuables irlandais. C'est de l'argent mal dépensé par un ministre d'état irresponsable. Que le ministre des travaux publics, Brian Hayes, rende publics les comptes de son aventure  parisienne et qu'il voie s'il peut justifier l'engagement de l'Etat dans cet attentat anticulturel.

L'Irlande ne mérite pas de compter Oscar Wilde comme un de ses fils, une fois de plus il est insulté par les siens. Les parisiens n'apprécient pas que des vandales, sous l'égide du gouvernement irlandais, aient pris la liberté de venir profaner le beau site du Père Lachaise. Paris est lieu de beauté et doit le rester. Il est grand temps que le gouvernement irlandais paye pour le nettoyage de cette folie, s'excusent auprès des parisiens et mettent la plus grande distance possible entre eux et la Ville Lumière.

Les mots d'Oscar, masqués par la saleté de la barrière de verre, sont sonnent juste  pour résumer cette lamentable affaire, ils sont aussi forts aujourd'hui que quand ils ont été écrits " Des larmes étrangères rempliront pour lui la longue urne brisée du chagrin. Car les parias le pleureront, et les parias sont ceux qui toujours pleurent"
Veuillez agréer mes salutations distinguées
Traduction V Wilkin

samedi 20 octobre 2012

Beautiful Judas






The judas kiss, la pièce de David Hare a remporté un grand succès à Londres ces derniers jours, et maintenant à Dublin.
Portée par la présence de Rupert Evertt, qui joue le rôle de Wilde avec une conviction passionnée, et de Freddie Fox qui campe un Alfred Douglas plus nuancé que de coutume. Car le baiser de Judas, c'est le baiser du garçon araignée ; la passion wildienne ne peut se passer d'un Judas et pour lui aucun nouvel évangile n'a été retrouvé. Qu'importe mes critiques, je n'ai pas vu la pièce mais une amie qui elle l'a vue, m'assure que Freddie Fox donne au personnage de Bosie une dimension de grâce enfantine et solaire. Assez de grâce pour que ce Judas prenne la lumière, tant mieux.

vendredi 12 octobre 2012

Walking into Oscar Wilde's footsteps ~ Dans les pas de Wilde

La revue  en ligne, éditée par Danielle Guérin, Rue des Beaux Arts  dans son numéro d'automne consacre un article aux différentes adresses d'Oscar à Londres.
Poussez la porte du Café Royal pour le découvrir

A most interesting articles on Oscar's adresses in London,  published in Rue des Beaux Arts, the online french magazine dedicated to Wilde,  edited by wildean specialist Danielle Guérin.
Enter the Cafe Royal and follow into Oscar's footsteps

mardi 9 octobre 2012

Bright Star

John Keats

Oscar Wilde





















 La ressemblance, Oscar Wilde l'a sans doute cherchée, cultivée, voulue. Dans la tribu des grandes âmes qui veillent sur sa jeunesse et sur tout le reste de sa vie, il y a Platon, Shakespeare, Milton, Marlowe  .... et Keats qui joue un rôle particulier. Tutélaire et idéal, John Keats est le jeune poète romantique,  visionnaire et  lumineux,  que la mort emporte comme une amoureuse, à Rome. Et à  Rome, sa tombe deviendra un haut  lieu de la mythologie wildienne.
Car pour Oscar Wilde, John Keats est le modèle , l'inspirateur, le souffle de la vraie jeunesse, éphémère et consumée d'amour . Une vie résumée à quelques années intenses vouées à la Poésie dans  le plus pur sens platonicien. Oscar  n'aura de cesse de projeter cette ombre claire sur sa propre vie, qu'il désirera tout aussi intense.


Une rencontre manquée, d'un bout du siècle à l'autre. Un visage recherché dans les miroirs et les mots, et dans les visages et les mots des autres. Être un poète, aimer des poètes : l'équation d'une vie.
Qui a dit ou écrit que nos vies se reprennent toujours ?
Jusqu'à  ce poème, écrit en 1886, en révolte contre une lettre de Keats vendu aux enchères. Un texte prémonitoire, car les propres biens de Wilde seront, quelques années plus tard, dispersés aux enchères et ses lettres à lui aussi seront scrutées et analysées avec une curiosité souvent dénuée de bienveillance.

Sonnet: On the Sale by Auction
of Keats’ Love Letters

These are the letters which Endymion wrote
To one he loved in secret and apart,
And now the brawlers of the auction-mart
Bargain and bid for each tear-blotted note,
Aye! for each separate pulse of passion quote
The merchant’s price! I think they love not art
Who break the crystal of a poet’s heart,
That small and sickly eyes may glare or gloat.
Is it not said, that many years ago,
In a far Eastern town some soldiers ran
With torches through the midnight, and began
To wrangle for mean raiment, and to throw
Dice for the garments of a wretched man,
Not knowing the God’s wonder, or His woe?


For Oscar Wilde, John Keats was a role model : both a visionary poet and an icon of eternal youth, he combined the blending of the ideal lover and the constant source of inispiration. Wilde has looked for Keats in his works and in his life. His, poem, here reproduced, is a delicate and profound tribute to his soul brother.
It's also a premonitory one considering his own life pattern.
Not much to wonder about considering the plain fact that life imitates art