Anyone who lives within their means suffers from a lack of imagination.

Oscar Wilde

lundi 17 décembre 2012

Constance


Cliquez sur l'image pour lire un texte que j'ai eu le plaisir de publier dans la revue consacrée à Oscar Wilde, Rue des Beaux Arts



mercredi 31 octobre 2012

Irish folly in the City of Light

Jim Yates, auteur de 'Oh Père Lachaise', s'insurge à juste raison contre l'attentat anticulturel, que constitue l'accumulation de barrières,  de fer comme de verre, autour de la tombe d'Oscar Wilde. Voici l'intégralité de la lettre qu'il a envoyée à des  journaux irlandais qui ont repris ses arguments comme the independant

Author Jim Yates, "Oh Père Lachaise", refuses to accept the hideous mess taking place around Wilde's tomb. Here is the complete letter he  sent to some irish newspapers. The independant recently published large part of his letter

Dear Editor,
The other week I was in Paris conducting guided tours of Père Lachaise connected with my novel and my first visit there since the barrier around Oscar’s tomb had been erected. It was a shock to see what the Irish State through the Office of Public Works and Oscar’s grandson, Merlin Holland has done to poor Oscar’s resting place. I warned at the time it would end up a shambles and it sure has. However bad it got with the lipstick traces at least it wasn’t vulgar and that is exactly what it is now - a monument to a lack of artistic taste by the Irish State that unfortunately doesn’t know the meaning of aesthetics – to them it’s probably a contagious medical condition rather than the appreciation of beauty, art and taste. Beauty unfortunately is always lost on those who look but cannot see.
Merlin Holland who is guardian of Oscar’s legacy has a lot to account for, as he was the one who suggested to the Irish government this foray on the City of Light. He of all people knows the history of Oscar’s incarceration in Reading Gaol and the effect it had on him so to have Oscar imprisoned again in this manner is an insult to his memory. I couldn’t repeat the verbal reaction of my guests on the tour as we stood and looked at the result of state vandalism of an iconic site and if Oscar was able to comment I’d say he’d have some choice words to say about it too.
Visitors are unable to read Oscar’s name through the barrier, even if they first can get past the outer steal barrier that surrounds it. At the back of the tomb there is an inscription about the life of Oscar and lines from the Ballad of Reading Gaol. These can no longer be read because of the filth of the barrier. What fool would wish for a poet’s words not to be read?
And what of the cost of this foolishness – who has paid for it... guess...the poor ordinary put-upon taxpayers of Ireland. It was money badly spent by an irresponsible Minister of State. Let Public Works Minister Brian Hayes publish the accounts of the entire expenditure of his Parisian adventure and see if he can justify the states involvement in this anti-cultural assault.
Ireland does not deserve to have Oscar Wilde as one of her sons as once more he is insulted by his own. The Parisians are not happy that State vandals from Ireland descended on their beautiful graveyard and desecrated it. Paris is a place of beauty and that’s how it should remain. Let the Irish government pay for the clear up of this folly, apologise to the Parisians and take themselves as far away from the City of Light as possible.
Oscar’s words that can’t be read because of the barrier are apt for this act of folly and resonate as loudly now as they did when first written: “And alien tears will fill for him pity's long broken urn. For his mourners will all be outcast men, and outcasts always mourn.”
Yours faithfully
Jim Yates

A l'attention du rédacteur en chef
Il y a quelques jours, j'étais à Paris, au Père Lachaise, où j'organisais des visites guidées en lien avec   mon roman  (Oh Père Lachaise). C'était la première fois que je revenais sur la tombe d'Oscar Wilde depuis la mise en place de la barrière de verre. Ce fut un véritable choc de voir ce que l'Irlande, par l'entremise  du ministère  des travaux publics, et   Merlin Holland, le petit fils de Wilde, ont fait  subir à la dernière demeure du pauvre Oscar. J'avais élevé la voix, dès les débuts du projet, pour prévenir que cette entreprise tournerait en une désastreuse pagaille ; de fait c'est un désastre.
Les traces de rouge à lèvres n'étaient pas une bonne chose, certes, mais au moins le résultat n'était pas vulgaire.  Ce que nous voyons à présent est un monument de vulgarité qui porte haut l'absence d'appréciation esthétique de l'Irlande. L’esthétisme,  pour les responsables de ce gâchis, doit plus s'apparenter à une maladie mentale contagieuse qu'à une appréciation de la beauté et du goût. Malheureusement,  le sens de la Beauté est toujours perdu pour ceux qui regardent sans voir.
Merlin Holland, qui est le gardien de l'héritage d'Oscar, est pour beaucoup dans cette triste affaire car c'est lui qui a suggéré au gouvernement irlandais cette incursion dans la Ville Lumière. Il est mieux placé que quiconque pour connaitre l'histoire de l'incarcération d'Oscar à la prison de Reading et des souffrances dévastatrices qu'il y a endurées. Le voir à nouveau cerné de barreaux est une insulte à sa mémoire.  Je ne peux répéter les mots des personnes qui m'accompagnaient alors que nous contemplions le résultat de ce vandalisme d'Etat à l'encontre d'un site iconique. Si Oscar pouvait s'exprimer, je suis sûr que lui aussi aurait beaucoup à  dire et qu'il trouverait des mots choisis.
Les visiteurs ne peuvent pas lire son nom, même s'ils arrivent à franchir la première ligne de barrières. A l'arrière de la tombe, il y a une inscription sur la vie de Wilde ainsi que quelques lignes de la ballade de la geôle de Reading. La saleté de la barrière de verre  rend  ces dernières illisibles. Quel idiot voudrait que les mots d'un poète soient  illisibles ?
Et qui paye pour cette stupidité ? Devinez ...les pauvres contribuables irlandais. C'est de l'argent mal dépensé par un ministre d'état irresponsable. Que le ministre des travaux publics, Brian Hayes, rende publics les comptes de son aventure  parisienne et qu'il voie s'il peut justifier l'engagement de l'Etat dans cet attentat anticulturel.

L'Irlande ne mérite pas de compter Oscar Wilde comme un de ses fils, une fois de plus il est insulté par les siens. Les parisiens n'apprécient pas que des vandales, sous l'égide du gouvernement irlandais, aient pris la liberté de venir profaner le beau site du Père Lachaise. Paris est lieu de beauté et doit le rester. Il est grand temps que le gouvernement irlandais paye pour le nettoyage de cette folie, s'excusent auprès des parisiens et mettent la plus grande distance possible entre eux et la Ville Lumière.

Les mots d'Oscar, masqués par la saleté de la barrière de verre, sont sonnent juste  pour résumer cette lamentable affaire, ils sont aussi forts aujourd'hui que quand ils ont été écrits " Des larmes étrangères rempliront pour lui la longue urne brisée du chagrin. Car les parias le pleureront, et les parias sont ceux qui toujours pleurent"
Veuillez agréer mes salutations distinguées
Traduction V Wilkin

samedi 20 octobre 2012

Beautiful Judas






The judas kiss, la pièce de David Hare a remporté un grand succès à Londres ces derniers jours, et maintenant à Dublin.
Portée par la présence de Rupert Evertt, qui joue le rôle de Wilde avec une conviction passionnée, et de Freddie Fox qui campe un Alfred Douglas plus nuancé que de coutume. Car le baiser de Judas, c'est le baiser du garçon araignée ; la passion wildienne ne peut se passer d'un Judas et pour lui aucun nouvel évangile n'a été retrouvé. Qu'importe mes critiques, je n'ai pas vu la pièce mais une amie qui elle l'a vue, m'assure que Freddie Fox donne au personnage de Bosie une dimension de grâce enfantine et solaire. Assez de grâce pour que ce Judas prenne la lumière, tant mieux.

vendredi 12 octobre 2012

Walking into Oscar Wilde's footsteps ~ Dans les pas de Wilde

La revue  en ligne, éditée par Danielle Guérin, Rue des Beaux Arts  dans son numéro d'automne consacre un article aux différentes adresses d'Oscar à Londres.
Poussez la porte du Café Royal pour le découvrir

A most interesting articles on Oscar's adresses in London,  published in Rue des Beaux Arts, the online french magazine dedicated to Wilde,  edited by wildean specialist Danielle Guérin.
Enter the Cafe Royal and follow into Oscar's footsteps

mardi 9 octobre 2012

Bright Star

John Keats

Oscar Wilde





















 La ressemblance, Oscar Wilde l'a sans doute cherchée, cultivée, voulue. Dans la tribu des grandes âmes qui veillent sur sa jeunesse et sur tout le reste de sa vie, il y a Platon, Shakespeare, Milton, Marlowe  .... et Keats qui joue un rôle particulier. Tutélaire et idéal, John Keats est le jeune poète romantique,  visionnaire et  lumineux,  que la mort emporte comme une amoureuse, à Rome. Et à  Rome, sa tombe deviendra un haut  lieu de la mythologie wildienne.
Car pour Oscar Wilde, John Keats est le modèle , l'inspirateur, le souffle de la vraie jeunesse, éphémère et consumée d'amour . Une vie résumée à quelques années intenses vouées à la Poésie dans  le plus pur sens platonicien. Oscar  n'aura de cesse de projeter cette ombre claire sur sa propre vie, qu'il désirera tout aussi intense.


Une rencontre manquée, d'un bout du siècle à l'autre. Un visage recherché dans les miroirs et les mots, et dans les visages et les mots des autres. Être un poète, aimer des poètes : l'équation d'une vie.
Qui a dit ou écrit que nos vies se reprennent toujours ?
Jusqu'à  ce poème, écrit en 1886, en révolte contre une lettre de Keats vendu aux enchères. Un texte prémonitoire, car les propres biens de Wilde seront, quelques années plus tard, dispersés aux enchères et ses lettres à lui aussi seront scrutées et analysées avec une curiosité souvent dénuée de bienveillance.

Sonnet: On the Sale by Auction
of Keats’ Love Letters

These are the letters which Endymion wrote
To one he loved in secret and apart,
And now the brawlers of the auction-mart
Bargain and bid for each tear-blotted note,
Aye! for each separate pulse of passion quote
The merchant’s price! I think they love not art
Who break the crystal of a poet’s heart,
That small and sickly eyes may glare or gloat.
Is it not said, that many years ago,
In a far Eastern town some soldiers ran
With torches through the midnight, and began
To wrangle for mean raiment, and to throw
Dice for the garments of a wretched man,
Not knowing the God’s wonder, or His woe?


For Oscar Wilde, John Keats was a role model : both a visionary poet and an icon of eternal youth, he combined the blending of the ideal lover and the constant source of inispiration. Wilde has looked for Keats in his works and in his life. His, poem, here reproduced, is a delicate and profound tribute to his soul brother.
It's also a premonitory one considering his own life pattern.
Not much to wonder about considering the plain fact that life imitates art

lundi 25 juin 2012

The city of the soul

copyright Véronique Wilkin
copyright Véronique Wilkin


The City of the Soul, Lord Alfred Douglas, 1897, édition originale 1899


Lord Arthur Savile par Charles di Meglio

Parfois il est plus simple d'aller au devant de son destin, fut-il funeste ou criminel, que de passer sa vie à l'attendre et à le redouter. Et devancer vaut mieux que subir se dit Lord Arthur Savile, qui n'a pas  le goût du crime, mais qui sera criminel car c'est écrit dans les lignes de ses mains. Tel est le thème de la nouvelle cynique et drôle d'Oscar Wilde, "the crime of Lord Arthur Savile".
 L'adaptation muette et monochrome  qu'en a fait  Charles di Meglio est juste assez infidèle à la l'histoire pour être une création à part entière, une fragile et décadente pantomime.La fidélité à l'esprit vaut souvent mieux que le respect de la lettre, pour preuve cette envoutante bande annonce.




Charles di Meglio








 Je vous invite à retrouver sur son blog une présentation du DVD  ainsi que des articles de Bénédicte Prot, Danielle Guérin et Victoria Prot qui analysent le film avec finesse.

Face your fate, this could be the motto of Lord Arthur Savile. For it's written in his palms, he has to be a criminal : whatever the difficulty he should follow his path.
 This is the main theme of Oscar Wilde's clever and cynic story " the crime of Lord Arthur Savile".

Charles di Meglio has made a deligtful  and cleverly unfaithful adaptation of the story. Black and white  and mute, the film turns out to be a fragile and decadent creation of its own.
Showing that true respect for a literary work entitles a large scope of inventivity.

Have a look of the trailer up there, and visit his blog for a full presentation of his film and articles written by specialists of Wilde, Danielle Guérin, Bénédicte Prot and Victoria Cohen.

Véronique W


vendredi 15 juin 2012

Télény ou le revers de la médaille

PEETERS Démian a publié un article très intéressant  à propos de Télény, le roman homoérotique attribué à Oscar Wilde, sur son excellent site Moodyguy

C'est avec plaisir que je le reproduis sur the wildean world en intégralité et que je vous invite à le lire. Télény a été l'objet de nombreuses controverses et si la certitude absolue de son auteur, ou des ses auteurs, n'est pas définitivement établie, beaucoup d'éléments concourent à valider l'hypothèse qu'Oscar Wilde n'est pas étranger à sa genèse. Démian Peeters nous en fait ici une pertinente démonstration.

V.W 

Paternité et génétique du texte

 

Comme dans la majorité des investigations bibliographiques concernant des textes à caractère pornographique (et à plus forte raison, lorsqu’il s’agit d’ouvrages homoérotiques), la paternité de l’œuvre n’a jusqu’à ce jour pas pu être démontrée de manière totalement définitive. Pendant longtemps (jusqu’en 1996 en France), les bio-bibliographies consacrées à Wilde n’en firent tout bonnement pas mention.
Toutefois, Teleny ne semble plus vraiment laisser planer de doute aujourd’hui, notamment grâce au témoignage du libraire Charles-Henri Hirsch, venu s’installer à Londres vers 1889, à Coventry Street. Sa Librairie Parisienne fournissait Wilde en auteurs français, mais aussi en ouvrages licencieux à caractère pédérastique:
« C’est ainsi que je luis fournis la traduction du livre de l’italien Pallavicini Alcibiade enfant à l’école, les Lettres d’un Frère ignorantin à son élève, puis, en anglais, The Sins of The Cities of The Plain », témoigne-t-il dans ses Notes et souvenirs d’un vieux bibliophile.
C’est à cette époque, vers 1900, que Hirsch aurait eu entre les mains le manuscrit de Teleny. La première chose qu’il constata alors fut le caractère disparate du texte:
« Quel singulier mélange d’écritures diverses, de parties raturées, supprimées, corrigées ou ajoutées par des mains différentes »
Tout porte à croire, en effet, que Teleny est l‘œuvre de plusieurs auteurs qui, à l’époque faisaient partie de ce que l’on peut appeler la courre de Wilde, constituée de disciples, d’admirateurs et d’amis de l’écrivain. Parmi lesquels, très certainement: Robert Ross, Graham Robertson, John Gray, etc.
Jean-Jacques Pauvert précise ensuite, dans sa préface à l’édition de La Musardine (2009):
« S’il n’est pas douteux que Wilde ne mit pas seul la main à Teleny (d’où les irrégularités d’écriture relevées dans le manuscrit primitif), le texte définitif publié offre au contraire une remarquable unité de ton. »
L’hypothèse défendue est donc la suivante:
« Conçu semble-t-il au début comme une sorte de jeu littéraire érotique avec certains de ses amis, Teleny fut très vite repris totalement par Wilde lui-même. »
C’est l’éditeur franco-anglais Maurice Girodias qui dès 1958 fut le premier à révéler publiquement la paternité de l’œuvre. Ce fut à l’occasion de la mise en vente à Paris de son édition anglaise de Teleny. Son biographe H. Montgomery Hyde, en 1975, confirma cette révélation et présenta les conclusions de son enquête littéraire dans la préface de l’édition Le Pré Aux Clercs (1996).

Histoire éditoriale

En 1893, le texte bénéficia d’une première édition, évidemment clandestine et tirée à quelques 200 exemplaires, sous la mention Cosmopolis. Leonard Smithers qui, depuis peu, s’était associé avec Nichols, donna ainsi cette première version de l’ouvrage jugée par Hirsch, dans son ensemble, fidèle au texte original mais comportant quelques anomalies.
Tout d’abord, Smithers, « pour ne pas choquer l’amour-propre national de ses souscripteurs anglais », avait transposé le cadre de l’action à Paris. La bizarrerie étonne car la description du Quartier Latin est en réalité très nettement celle de Soho Square ou de l’East-End. Et de même, alors que le narrateur se promène sur les rives de la Seine, le lecteur reconnaît tout de suite les quais de la Tamise, proche Westminster.
L’autre problème posé par cette édition est l’absence du prologue qui introduisait le contexte du dialogue et la personnalité des deux interlocuteurs:
« Le récit qui va suivre n’est [...] pas un roman. C’est une histoire vraie, la dramatique aventure de deux êtres jeunes et beaux, d’une nature raffinée, d’un nervosisme exacerbé dont la mort a tranché la courte existence à la suite d’écarts de passion qui resteront sans doute incompris du commun des mortels. Bien entendu, dans ce récit (qui prendra quelquefois la forme d’un dialogue) je me garderai de toute indiscrétion en ce qui concerne l’identité des personnages, et je demanderai au lecteur bénévole de vouloir bien se contenter de trouver ici sans autre précision et sous des pseudonymes, l’histoire des amours de Camille Des Grieux et de René Teleny. »
Enfin, à cette occasion aussi, on rajouta le sous-titre « Or the Reverse of The Medal ».
Smithers et Nichols font partie, aux côtés de William Lazenby, Edouard Avery, et Charles Carrington, de ce petit cercle d’éditeurs victoriens fortement impliqués dans la production et la distribution de la pornographie à Londres et à Paris en cette fin de siècle.
Alors qu’il était de meilleur ton pour les pornographes de garder l’anonymat, Smithers, lui, très actif dans les années 1890, ne craignit pas pour sa respectabilité en créant et faisant prospérer sa société d’impression Erotika Biblion — une renommée qui lui permit, par la suite, d’orchestrer la collaboration entre Wilde et Beardsley sur Salomé.
Au moment de cette parution, Smithers présenta Teleny comme « le roman érotique anglais le plus puissant et le plus habile des ces dernières années », écrit par « un homme de grande imagination qui a conçu une histoire excitante ». Était-il alors déjà persuadé que Wilde en était l’auteur? Ou bien s’agissait-il d’un simple coup de pub destiné à persuader le public que c’était le cas?
Un première traduction française vit le jour à Paris, en 1934, toujours clandestinement et à petit tirage. Elle le fut à l’enseigne du Ganymède Club, toujours avec une introduction de Charles-Henri Hirsch, alors de retour à Paris, rue de Rivoli.
Teleny parut encore en 1966, en livre broché. Mais cette version est malheureusement expurgée, dans le respect des lois concernant la publication des ouvrages obscènes en vigueur. L’introduction invite le lecteur à consulter le texte complet au British Museum.
Depuis lors, quelques éditions ont été éditées, souvent par de petites maisons d’édition gaies. En 1986, Teleny fut été édité à Londres par GMP, dans la série Gay Modern Classics. En 1995, on pouvait le retrouver dans le Wordsworth Classic Erotica.

Un œuvre révélatrice

« Un prolongement à visage découvert du Portrait de Dorian Gray, autobiographique et sulfureux, d’un érotisme cru et d’un romantisme désespéré, racontant les amours homosexuelles et tragiques de René Teleny et Camille Des Grieux. Tout Wilde est là: sa recherche du plaisir, le pressentiment de sa chute, ses références littéraires, ses personnages, ses aphorismes. Oscar Wilde est à la fois Teleny et Des Grieux: séducteur et infidèle, amoureux passionné, jaloux impénitent, initiateur et disciple, il se livre sans voile dans ce roman troublant. » nous dit le quatrième de couverture de l’édition Le Pré Aux Clercs (1996).
C’est aussi ce qui fait dire à Jean-Jaques Pauvert que Teleny est « le roman de plus révélateur de Wilde, et avant tout, […] à travers des audaces sexuelles où la clandestinité lui permet de s’aventurer plus franchement que jamais. »
Mais c’est aussi un texte qui, comme le disait déjà Hirsch, montre une « érudition étendue, un style châtié, un intérêt dramatique soutenu ». Et pour cause, nombreuses sont les références de Wilde (et ses comparses) aux Écritures Saintes, à la Bible, aux Evangiles mais aussi à la littérature classique, grecque et latine.
L’histoire est la suivante. Lors d’un concert auquel il assiste, Camille Des Grieux se sent irrésistiblement attiré par le jeune pianiste hongrois, René Teleny. Le choc est à la fois esthétique, amoureux et sexuel. C’est une véritable révélation. Les deux hommes vont vivre une histoire d’amour passionnée et absolue, faisant fi de la dangerosité que représente une telle liaison au regard de la morale britannique de la fin du XIXe siècle.
« Ce sont les sables brûlés de l’Égypte, où coulent lentement les eaux du Nil, là où l’Empereur Hadrien, inconsolable, pleurait l’amant si ardemment aimé et à jamais perdu. Secoué par cette enivrante musique, véritable aiguillon des sens, je commençais à comprendre ce qui m’avait paru jusqu’alors si étrange: la passion du puissant monarque pour le bel esclave grec, pour cet Antonioüs qui mourut pour l’amour de son maître. […] Nous voici dans les somptueuses villes de Sodome et Gomorrhe, superbes, grandioses, féériques… et les notes du pianiste murmuraient à mes oreilles, avec le halètement d’une fiévreuse concupiscence, le bruit d’une roulade de baisers. »

Brussels, août 16th, 2009. 
retrouver l'article sur son site original moodyguy

mercredi 13 juin 2012

Simeon Solomon, a sweet dream or a beautiful nightmare

Simeon Solomon the one who watches/ Le veilleur

Dormir.Les paupières baissées, les personnages du peintre Simeon Solomon sont  amoureux du sommeil. Derrière les visages clos les esprits sont ailleurs. Et quand leurs yeux s'ouvrent ils débordent encore de la nuit qu'ils ont quitté, à regret. Ils sont mélancoliques et leur mélancolie est celle des anges, irrésolue.

Simeon Solomon Sleep, le Sommeil

Simeon Solomon Bacchus
Simeon Solomon appartenait au groupe des Préraphaélites, comme  Dante Gabriel Rossetti,  John Everett Millais, Edward Burne-Jones ou John WilliamWaterhouse mais sa peinture est plus secrète, symboliste et intimiste. Simeon Solomon est inclassable, effusif et son flamboiement est lunaire.Il y a en lui du sacré et du profane, des dieux grecs et des figures bibliques, du désir et de la chasteté. Un tressage de culture juive et grecque, orientale et anglais, unique.
Oscar Wilde,  disait de lui qu'il était un étrange génie et possédait des originaux dans  sa belle maison de Tite Street.  Dans le De Profundis, quand il évoque le désastre de ses biens dispersés et vendus à vil prix,  il insiste sur la perte des tableaux et des dessins " Que tous mes beaux objets aient du être vendus, mes dessins de Burne-Jones, mes dessins de Whistler, mon Monticelli, mes Simeon Solomon..."
Les correspondances sont foisonnantes entre l'univers wildien et celui de Simeon Solomon: l'ambivalence de la tristesse et de la beauté, la délicatesse et la sensualité, la frontière ténue entre l’immanence du monde et le désir d'ailleurs. Un doux rêve ou un beau cauchemar.

 
                                                         
 Lost in a deep slumber. Eyes wide shut, the characters of  Simeon Solomon are lovers of Sleep. Behind the closed faces the spirits have flown away. And when their eyelids open up they still overflow the long desired night. They breathe melancholy, the melancholy of  angels.


Simeon Solomon Beatrice
Simeon Solomon A young musician playing at the temple
 Simeon Solomon belonged to the group of the Pre-Raphaelites, as Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, Edward Burne-Jones or John WilliamWaterhouse but his painting is more secret, symbolist and intimist. Simeon Solomon escapes classification, effusif with a lunar glow.  In his art, there is Heaven and Earth, Greek gods and biblical figures, desire and chastity. A  unique blend of  oriental and English backgrounds  mixing both Jewish and Greek cultures.

Oscar Wilde called him  a strange genius and owned some of  Solomon's original pieces in his beautiful house of Tite Street. In De Profundis, when he evokes the loss of paintings and drawings dear to his heart, the name of Solomon comes in due place "That all my charming things were to be sold: my Burne-Jones drawings: my Whistler drawings: my Monticelli: my Simeon Solomons…”

The correspondences between the wildean world and the world of Simeon Solomon are impressive:  there is the ambivalence of the sadness and the beauty, the delicacy and the sensualism, the slight border between the immanence of the world and the desire of another reality . A sweet dream or a beautiful nightmare. 


Simeon Solomon portrait of an italian youth/ Jeune homme italien

more about Simeon Solomon


Véronique Wilkin

lundi 28 mai 2012

Remonter le temps

                                                         


La voix qui raconte ce souvenir  est chenue mais la mémoire est vive.
Le poète Paul Fort était présent à l'enterrement d'Oscar Wilde, au cimetière des Bagneux, et son  récit enregistré est exceptionnel car il y a très peu d'exemples de personnes contemporaines de Wilde qui aient aussi directement parlé de lui ou de son entourage.
Son témoignage est surtout marquant par ce qu'il dit de l'état dépressif  de Lord Alfred Douglas et de ses pulsions suicidaires.
Pulsions qui n'ont rien de surprenantes quand on connait un peu le personnage et l'intensité du lien qui le liait à Wilde.

Charles Danzig
Il s'agit d'un souvenir, forcément subjectif et sélectif, mais qui nous est une occasion unique de remonter le temps.
Merci au wildien  Charles Danzig  d'avoir fait découvrir ce document rare dans un épisode de sa série d' émissions de radio France, Le Secret Professionnel  consacré à Oscar Wilde


Écouter en cliquant sur la vidéo

Click on the video to listen to an exceptional vocal testimony about Oscar Wilde :

Paul Fort 1928
The voice  is hoary but  the memory is still lively.The poet Paul Fort was present at the funeral of Oscar Wilde, in the cemetery of Bagneux, and his registered narrative is exceptional because there are very few examples of contemporary persons of Wilde who  directly spoke about him or about his  friends. His testimony is especially striking by what he states about  Lord Alfred Douglas' depressive state ande suicidal drives.
Drives which have nothing surprising considering his character and the intensity of the link between him and  Oscar Wilde.
It is merely a personal souvenir, necessarily subjective and selective, but it provides us unique  opportunity to  step back in time.
Many thanks to wildean Charles Danzig for having made public this rare document in an episode of his serie of radio broadcasts , Le Secret Professionnel, dedicated to Oscar Wilde.
(in French only)

Véronique W

A wildean doll



Sarah Faber, alias Black Eyed Suzie, crée des poupées délicates et mélancoliques. Son travail m'est une constante source d'inspiration.
Elle est aussi wildienne et a  fait d'Oscar un personnage qui entre à ravir dans son monde
fragile et décalé.

Sarah Faber, alias Black Eyed Suzie, creates delicate and melancholic dolls. Her work means for me a constant source of inspiration.
She also belongs to the wildean world, as she loves Wilde and has made of Oscar a literary character who enters delightfully in her fragile and poetic world.

More about Oscar Wilde doll
Visit Sarah's website

V.W



Avant...

Le sphinx dans sa pureté originale, avant que  "la folie des baisers"  ne le tatoue et ne ronge sa pierre. Et qu'il ne soit mis sous globe, comme un nouvel exil.

The  sphinx in its original purity, before " the madness of the kisses " tattoos it and  eats away at the stone. Condemning it to a new exile behind walls of glass.

V.W
photo : library of Congress

mardi 22 mai 2012

Joy Shannon, queen Mab

 


Le projet de Joy Shanon, quand elle a écrit sa thèse sur Oscar Wilde, "The first counter culture celebrity" était autant une réflexion sur la tournée américaine de  Wilde en 1882 qu'une mise en parallèle  avec la "contreculture" contemporaine. C'était aussi un biais pour parler de son propre itinéraire artistique, elle est musicienne et plasticienne, et de la manière dont Oscar Wilde l'a aidé à se réaliser.
Délicate et celte jusqu'au bout de sa harpe, Joy ressemble à la reine Mab, chère à Shakespeare, Shelley  et à Wilde,  qui était familier de la compagnie des fées et des sorcières du folklore irlandais.

Le site de Joy Shannon

Joy Shanon's project, when she wrote her thesis on Oscar Wilde, " The first counter culture celebrity " was as much a reflection on Wilde's American tour  in 1882 as a stake in parallel with the contemporary "contreculture". It was also a way to speak about her artistic journey, she is a musician and a true mixed-media artist and performer, and the way Oscar Wilde helped her to find her own path .

Delicate and celtic up to the end of her harp, Joy looks like queen Mab, dear to Shakespeare, Shelley and to Wilde, who was familiar of the company of the fairies and the witches of the Irish folklore.

Joy Shannon's website

samedi 19 mai 2012

L'Amazone, encore

 


Quelques images de la plus  wildienne des amazones, Nathalie Barney et de son fameux salons littéraire,  là où elle garda vivant l'esprit d'Oscar et la présence de sa nièce Dolly. Dolly sur laquelle je reviendrai plus longuement.

Some images of the wildean amazon, Natahlie Barney, and of her famous literary salon. Here she kept alive the spirit of Oscar and the presence of his niece Dolly.
Dolly on whom I will write more soon.

Read Danielle Guérin's article on Nathalie Barney

Yours truly, Oscar Wilde


Il existe peu de dessins d'Oscar Wilde, mais le peu que l'on découvre, au hasard d'une lettre ou d'une dédicace d'un programme lors de sa tournée américaine de 1882, comme c'est le cas pour ce petit autoportrait, ces quelques traits de crayons ou de plume que le temps n'a pas détruit montrent  un joli talent. Quand il disait que  dans sa jeunesse pensé à une carrière de peintre, Oscar Wilde ne posait pas...


There are few drawings of Oscar Wilde, but the  remaining ones we discover, at the end of   a letter or at a dedication of a program during its American tour of 1882, as  this small self-portrait,  show a genuine talent.  Obviously, when he said that in his youth  he had thought of a painter's career Oscar Wilde did not pose.

jeudi 17 mai 2012

The secret life of Oscar Wilde

La biographie d'Oscar Wilde par Neil McKenna,2003, est à l'image de sa couverture : colorée et irrévérencieuse.
A ce jour, elle reste pour moi la meilleure en dépit d'une étude littéraire trop superficielle. Mais le sujet n'est pas une critique de l'oeuvre, c'est la vie qui est matière. Et esprit.
En l'écrivant, Neil McKenna n'a pas bouleversé les études wildiennes  dans le sens où son travail est fidèle au corpus classique.
Il le dit lui même, son modèle  était le grand œuvre de Richard Ellmann, la biographie  d'Oscar Wilde, de référence publiée en 1987. Rien de fantaisiste  donc dans le récit, du factuel et un processus dramatique rôdé.

Mais, mine de rien, McKenna fait une révolution copernicienne. Il replace Oscar Wilde au centre d'une thématique gay.

 Rien de nouveau que cette évidence ? Au contraire dans la forme et dans le fond ; là ou Ellmann, et la cohorte de ses prédécesseurs et suiveurs,voient ce que McKenna appelle "une chute de la grâce hétéro"et une dérive homo, lui voit une acceptation et une affirmation de son être qui sous-tend sa vie et son œuvre.Et il décrit ce voyage intérieur comme une prise de conscience qui commence dès sa première jeunesse. Selon l'expression consacrée McKenna a "re-gayisé" l'icône gay qu'est Wilde.
Était-ce nécessaire ? Je le crois, au vu de l'orientation de certaines études qui s'ingénient à tirer dans le sens inverse.
Surtout, McKenna donne à lire un Wilde jeune et vivant, un être de chair et d'une intelligence intense. Et il tord aussi le cou à la vieille légende d'un Wilde syphilitique, qui a servi pendant trop longtemps à ajouter de la noirceur au drame.

 Une interview de Neil McKenna

The biography of Oscar Wilde written by Neil McKenna, in 2003,matches its cover: colored and disrespectful.
To date, it remains for me the best.
By writing it, Neil McKenna did not upside down the studies on Wilde and his work is faithful to the classic corpus.
He proclaims  his model was Richard Ellmann's great achievement, the biography of Oscar Wilde, published in 1987. Nothing fanciful thus in the narrative, only the factual and a dramatic process.
But, in between, McKenna makes a copernican revolution. He places Oscar Wilde in the center of a gay theme. Nothing new here? On the contrary, the point that Ellmann, just as the troop of his predecessors and followers, sees  as " a fall from  heterosexual grace " and a gay drift,  McKenna considers an acceptance and an assertion of his individuality.
 McKenna gives to read  a young and lively Wilde. And, at last but not at least, he  twists the neck in the old rumor of  a syphilitic Wilde, which served  for too long a  time to add  blackness to drama.


Véronique Wilkin

lundi 14 mai 2012

Ondine préraphaélite





Un nouveau livre illustré par Benjamin Lacombe est toujours un bonheur. Avec Ondine le bonheur est  préraphaélite revu par le talent de Benjamin, qui fait une fois encore référence au monde victorien dans son travail.
                                                          
Ondine est florale et délicate, dans la lignée des personnages féminins de John William Waterhouse et sa chevelure flamboyante n'est pas sans rappeler les héroïnes de Dante Gabriel Rossetti.

Elle est intensément rousse, comme les fées, les sorcières, les différentes que Benjamin Lacombe présentait déjà  avec Sebastien Perez dans la Généalogie d'une Sorcière.
 

 

















Oscar Wilde et Lord Alfred Douglas hantent aussi cette
Généalogie qui leur va bien. Discrètement et en inversant leurs prénoms, Benjamin et Sébastien faisaient apparaitre
le personnage d'Oscar sous les traits d'Alfred Douglas. Une jolie allusion pour un personnage trop frivole, la réputation de Bosie est ainsi.

























Un univers de contes, pas si enfantins, étranges et beaux,
 qui fait de Benjamin Lacombe un artiste très wildien.



Benjamin Lacombe à la BFM par 7ALimoges

The  talented Benjamin Lacombe's new illustrated book, Ondine, is placed under the sign of pre raphaelite aesthetics. His work is fueled with victorian references, and his Ondine has the slim delicacy of Waterhouse's models and her hair has the redness of Rossetti's heroines.
Benjamin is wildean by many aspects of his work, and in "Généalogie d'une sorcière" he offered a glimpse of Oscar and Alfred Douglas, inverting their names, creating a whimsical character.





samedi 5 mai 2012

Rachilde, sans contrefaçons



Avec sa frange et son air sage, Rachilde, est une frondeuse effrontée qui publie à vingt ans un roman qui fera scandale pour des décennies :
Monsieur Vénus.
En 1880, son héroïne Raoule de Vénérande, garçon dans l'âme et dandy,s'éprend d'un jeune homme lascif à la volonté faible Jacques Silvert. Dans ce couple androgyne, Raoule est le masculin, Jacques le féminin. Leur histoire, sur un décor décadent , est morbide, juste assez pour que les amoureux inversés soient de troublants maudits.
Rachilde aborde sans équivoque  les questions de genre et d'identité sexuelle qui feront, bien  plus tard,  les débats des études queer, mais elle les aborde en romancière, avec une désespérance pleine de fougue.


Au coeur du mouvement décadent, Rachilde tient un salon où se réunissent les écrivains et les artistes "fin de siècle". Oscar Wilde l'admire et son roman l'inspire. Dans la version non censurée du Portrait de Dorian Gray,  publiée l'année dernière, se trouve une allusion explicite à Monsieur  Vénus : le  mystérieux livre qui absorbe et bouleverse Dorian, et qui est une clé du roman, porte le nom de "Secret de Raoul".  Cette allusion  directe au livre de Rachilde sera gommée par la censure et le "livre dans le livre" qui influence si profondément Dorian ne portera plus de nom.
Mais l'empreinte de Raoule ne s'efface pas pour autant.

Rachilde porte haut les couleurs de la transgression.
Chevalier d’Éon de la littérature, elle est l'égérie baroque du refus  de suivre les codes, de défier les règles et de s'inventer une vie.  Un désir essentiel.

V.W

vendredi 4 mai 2012

Sanjay Leela Bhansali affiche Oscar Wilde dans son univers



Sanjay Leela Bhansali est  le réalisateur dont Oscar Wilde aurait pu rêver pour mettre ses contes en images.
Le même goût des images poétiques qui se succèdent,  des détails raffinés à l'extrême qui confinent à une esthétique saturée et onirique.
Entre l'écrivain irlandais et le réalisateur indien, il y a la connivence de ne rien concéder à la réalité si elle n'est pas au service de l'imaginaire et du symbolique.
Il n'est qu'à voir Devdas ou Saawariya pour rêver de ce que pourrait être la mise en image des mots de l'un par l'autre
Rien d'étonnant à ce que Sanjay Leela Bhansali ait  rendu un hommage appuyé à Wilde dans Saawariya justement, le plus onirique de tous ces films,  celui qui mêle au plus près les références littéraires et esthétiques occidentales et indiennes.
                                                                                  





Windermere, nom clé dans l’œuvre de Wilde, s'inscrit dans le décor de la ville imaginaire, lieu clos et fantasmagorique où évoluent les personnages.

C'est  aussi devant le nom de Windermere que la prostituée danse son amour inaccessible, reprenant le thème  wildien de La maison de la Courtisane.




Revue dans la tradition indienne et corrigée par les critères de Bollywood, la courtisane danse pour le poète, perdu dans un rêve amoureux  fait de pureté dont elle connait la vanité
Étrange mélange, mondes réunis dans la ville close, oppressante et enchantée de Saawariya.